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    /!\Ceci est la suite de « Le Jardin Blanc »/!\

     

    L’onde de choc fut terrible. Le palais entier trembla. Et Destin se tordit de douleur, avant de disparaître. Effacé vers un ailleurs que j’avais effleuré. Ma dette envers David était enfin remboursée.

    Flash-back

    -Promettez-moi de détruire le Livre. Pour venger mon amour perdu.

    J’hésitai. Détruire le Livre allait sans doute détruire mon frère. Mais la peine de David valait bien ce sacrifice. Et puis je n’aimais pas l’idée d’être contrôlé et contrôlable.

    -D’accord.

    Kaos, Bien et Mal n’en revenaient pas. Pas une seule larme, pas une seule émotion. Je venais de détruire mon frère, et ça ne me faisait rien. Kaos venait de devenir le dieu le plus puissant. Et si je le tuais, j’obtiendrais le pouvoir. Mais j’avais un autre projet en tête. Je sentis un poids s’élever de ma poitrine. J’avais respecté la volonté de mes ancêtres en réécrivant le Livre, ils ne pouvaient donc plus me contraindre.

    J’écrivis dans le second Livre que j’avais imposé à Destin. C’était le seul vestige de son pouvoir, en plus de la plume qui servait à écrire dedans.

    -Pourquoi ?

    Kaos venait de parler.

    -J’avais une promesse, que je devais tenir. Je te demande une faveur, Kaos, et je vous la demande, Bien et Mal : laissez-moi régner. Ne m’obligez pas à vous contraindre.

    - On a pas vraiment le choix !

    Le regard de Kaos me fit de la peine, mais c’était nécessaire.

    Après avoir été désigné comme le nouvel Empereur des dieux, je fis une déclaration au monde divin.

    -Suite aux évènements de ces derniers millénaires, j’ai pris une décision. Elle sera appliquée demain à l’aube. Aussi, je vous demanderai de vous rassembler, tous, dans la Salle des Trônes.

    Le lendemain, les dieux s’étaient réunis. Puis, chacun devint translucide, entouré de sphères de lumière blanche, et tous les dieux disparurent, sauf quelques-uns. Vie, Mort, Bien et Mal, et moi. Je condamnai Bien et Mal à rester éternellement sous la forme d’un médaillon circulaire. Je transformai Kaos en un arbre éternel, grâce à mon Livre.

    Vie me posa la question suivante :

    -Pourquoi tout cela, Shin ? Que sont devenus les dieux ?

    -Je les ai condamné à vivre sous une forme mortelle, et leur âme se réincarnera éternellement, jusqu’à la fin des temps. Je crois… que détruire le monde divin tel que nous l’avons connu est la meilleure solution. Mais une question se pose : que voulez-vous pour votre Destin ?

    Mort et Vie se regardèrent. Le choix était simple : rester des déesses, ou…

    -Je pense que rester des êtres divins ne serait pas intelligent.

    Mort venait de répondre à cette question, avec l’accord de Vie.

    -Très bien. Je pense que vous laisser à l’état d’entités immatérielles serait une solution convenable.

    Hochement de tête des deux déesses. Elles commençaient à s’estomper. J’échangeai un dernier baiser avec Mort, des larmes coulant sur mes joues, puis elle s’effaça. Il me restait une dernière chose à accomplir. Je rendis visite à l’Impératrice du Temps.

    -Je vous attendais plus tôt.

    -Je sais, mais j’avais quelque chose à faire avant de venir.

    Je tendis un bambin à l’Impératrice.

    -Ma fille. Je veux que les dieux perdurent à travers les âges. Elle est bien plus puissante que tous les dieux que nous avons pu connaître. Je voudrais qu’elle soit à l’aube d’une nouvelle ère.

    -Pourquoi ne pas vous en occuper vous-même ? me répondit l’Impératrice, en prenant l’enfant.

    -J’ai autre chose en tête pour moi. Le Palais des dieux va se détruire en majorité. Seule la Salle des Trônes subsistera, et elle sera rattachée à mon Palais. Puis l’ensemble vous rejoindra. J’aimerais que vous éleviez ma fille comme s’il s’agissait de la vôtre.

    Je tendis maintenant le Livre, que j’avais réduit.

    -Protégez aussi cet artefact. Je sais que vous le cacherez là ou aucune âme n’oserait le chercher.

    -Et vous, qu’allez-vous devenir ?

    Je commençai à m’estomper, comme les dieux précédemment. Je souris et dis :

    -Lisez, et vous saurez !

    Puis je disparus. »

     

    Le vieil homme se tut. Les enfants posèrent une question :

    -Il est devenu quoi, Shin ?

    -C’est une bonne question. Je n’en ai malheureusement pas la réponse.

    La grand-mère pouffa légèrement et dit :

    -Toi qui es censé savoir la fin de l’histoire, tu ne la connais même pas !

    -Je pense, reprit le grand-père, que c’est à vous de choisir comment il finit. Vos parents sont arrivés, allez les rejoindre.

    Les enfants sortirent. Après quelques minutes de discussion avec les parents, les deux personnes âgées rentrèrent chez elles, après un dernier adieu à leurs petits-enfants. Le vieil homme dit :

    -Tu t’es bien rattrapée, tout à l’heure.

    -Je n’avais pas vraiment le choix, mon amour.

    -Ouais… En même temps, plusieurs dizaines d’années après, je suis étonné de m’en souvenir aussi bien. Et puis, elle ne m’en voudrait pas d’avoir refait ma vie en tant que mortel. Je me demande ce qu’est devenue ma fille…

    Et pendant quelques instants, les yeux bleus du vieillard devinrent flammes et or…

    FIN.


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  • /!Ceci est la suite de « Rencontre plus que divine »/!

     

    Le combat contre la Femme de l'Ombre était exténuant. Je commençais à perdre mon souffle, à ralentir, à manquer de forces. Quand à mon adversaire, elle tirait sa force des ténèbres de la salle. Impossible de la vaincre. Et toujours le regard haineux de Destin. Pourquoi ce regard ? Pourquoi cette haine ? Tant de questions qui me tourmentaient. Puis vint le moment fatal. La Femme de l'Ombre venait de me désarmer, et m'envoya à terre d'un coup de pied bien placé. J'étais désormais allongé sur le dos, et je n'eus pas le temps de me redresser que l'être éthéré se trouvait au-dessus de moi. Elle fit apparaître une épée noire, qui semblait absorber, voir détruire la lumière. Je me souvins alors de son surnom : la Pourfendeuse d'Âmes. Autrement dit, elle tuait les âmes, quelque soit leur nature. Et cette épée se situait maintenant au-dessus de mon cœur. La Femme ténébreuse leva bien haut la lame, pour prendre son élan avant de transpercer mon âme. Et le temps sembla ralentir. L'épée s'abattait sur moi très lentement. Je tournai la tête et vis Mort, comme un fantôme, qui pleurait. Sa faux en main. Elle allait faucher ma vie. Je sus que ce n'était pas de son gré. Destin, quant à lui, regardait la scène d'un regard haineux et amusé. Et quand la lame fut à moins d'un centimètre de mon cœur, le temps s'arrêta, la scène se décolora, et une grande lumière blanche m'emporta...

    Je me réveillai, étendu sur de l'herbe, une brise caressant mon visage. L'endroit était un magnifique jardin. Dont la particularité était que toutes les fleurs, tous les fruits et tous les troncs d'arbres étaient immaculés. Et certaines fleurs possédaient des nuances de couleurs, du doré au rubis, du saphir à l'émeraude, en passant par des nuances plus classiques, telles le bleu et le violet. Ces dégradés blanc et couleurs donnaient de la vie à ce lieu, qui semblait inhabité et éternel. Je me relevai. Je pouvais maintenant voir un petit ruisseau, provenant d'un étang, lui-même provenant d'une cascade. Le tout entouré de fleurs et de rochers, donnant un aspect apaisant à ce lieu. Je m'en approchai. C'était si reposant.

    -Agréable, n'est-ce pas ?

    Je sursautai. Deux personnes, deux hommes se tenaient maintenant derrière moi. Et il en émanait une grande puissance. Mais j'avais le sentiment de les connaître.

    -Qui êtes-vous ? Dis-je.

    -Je me présente, Espoir.

    L'homme qui avait pris la parole était blond, d'une beauté à couper le souffle, et ses yeux dorés témoignaient d'une origine divine.

    -Je me nomme Désespoir.

    L'autre homme était l'exact reflet d'Espoir, à ceci-près que sa chevelure et ses yeux étaient noirs comme l'ébène. Une origine démoniaque.

    Espoir reprit la parole :

    -Nous sommes deux Êtres originels. En clair, je suis ton ancêtre, Shin.

    Le choc ne m'empêcha pas de répondre, après quelques secondes :

    -Vous voulez encore me manipuler, n'est-ce pas ?

    -Non. En fait, je t'ai fait venir pour te proposer quelque chose.

    J'écoutais, intrigué.

    -Nos frères souhaitent que tu réécrives le Livre du Destin. Mais je ne suis pas d'accord. Réécrire ce Livre serait inutile. Et tu le sais aussi bien que moi.

    Désespoir, qui n'avait pas encore parlé, continua :

    -Nous avons réussi à interrompre le temps juste avant que l'épée de la Femme de l'Ombre ne te transperce. Pour preuve, ce qu'il se passe en ce moment dans ton monde.

    Un geste, et la cascade, au lieu de retomber dans l'étang, s'enroula, formant une sphère d'eau. On pouvait voir sur la surface liquide une image de la pièce où j'étais précédemment. Kaos, Bien et Mal avaient arrêté de se battre et regardaient mon corps, qui allait être transpercé. Toute la zone confinée par le mur d'ombre était en noir et blanc. Les couleurs étaient absentes. Destin était lui-aussi immobile.

    -Nous avons à te parler, Shin. Et il s'agit de ton avenir.

    -Mon avenir ? Je ne comprends pas...

    L'image changea. Revenant vers mon passé. Plus précisément à ce moment précis...

    Flash-back

    David continua à pleurer, et à travers ses larmes, il demanda une faveur à ce dieu qui comprenait sa peine. Shin, après une légère hésitation, accepta. Il y mettrait toutes ses forces, tous ses moyens pour réussir. Cette promesse, personne ne l'entendit jamais.

    -C'est mon passé. Pas mon avenir.

    -Tu te trompes. Tu peux encore tenir ta promesse, et tu le sais très bien.

    -Et comment ? Puisque je vais mourir, une fois de retour dans mon monde ?

    Espoir reprit :

    -Tout dépend de ce que tu choisiras ici. Shin, tu n'es pas un dieu comme les autres. Destin n'a pas la possibilité de te contrôler via son Livre. Du moins, pas totalement. Et ce, car tu es un dieu qui comprend les sentiments mortels. Tout comme Vie et Mort. Vous trois, vous connaissez la valeur de la vie, bien plus que tout autre dieu. Et tu es le seul qui n'a pas été corrompu par la haine et le pouvoir. Regarde Bien et Mal : désireux de régner sur les dieux. Regarde Kaos : aveuglé par son désir de vengeance. Regarde Destin : perdu par sa toute-puissance sur tous les mondes. Mort a failli devenir folle lors des guerres qui se produisirent à de multiples reprises. Vie, elle, a perdu le contrôle lors du Baby Boom terrien. Mais toi, tu es le seul qui a su gérer ton pouvoir. Tu as su organiser les âmes, les préparer, et tu as appris à déléguer avant que la situation ne dérape. C'est pour ça que le Livre n'a qu'un contrôle minime sur toi. Sinon, tu aurais subi le Châtiment.

    Je prenais peu à peu conscience de ce que me disait mon ancêtre. J'avais sauvé ma femme de la folie. J'avais réussi à rétablir le contrôle du pouvoir de Vie (en l'assommant. C'est fou ce que c'est pratique). Et je n'avais jamais perdu le contrôle.

    Désespoir continua :

    -Voici le choix que nous te proposons.

    Ils se mirent tous deux à côté de moi, face à face, et me tendant la main.

    -Si tu me choisis, poursuivit Désespoir, c'est que tu auras définitivement perdu l'espoir de respecter ta promesse. Tu nous rejoindras définitivement, et tu seras libéré de tes obligations en tant que dieu.

    -Et si au contraire tu viens vers moi, dit Espoir, alors nous t'aiderons à tenir ta promesse. Et tu te libéreras des fines chaînes qui te retiennent au Livre du Destin.

    Cruel dilemme. Ma promesse, contre ma tranquillité. L'espoir d'un mortel, contre le vœu égoïste d'un dieu.

    Près une mure réflexion, un constat s'imposa. Je devais tenir ma promesse.

    Je pris la main d'Espoir. Et une intense lumière blanche me ramena. Mais avant que je me retrouve de nouveau face à l'épée, Espoir me souffla :

    -"N'oublie pas la lueur, elle joue en ta faveur"...

    L'épée me transperça. Je ne sentis rien. Juste un picotement, comme une aiguille plantée dans le doigt. En mille fois plus fort. Mais aucun cri ne sortit de ma bouche. La Femme de l'Ombre retira sa lame de mon corps, mais pour autant, elle ne détruisit pas le mur d'ombre. Destin semblait satisfait. Je gisais, mais ne mourrais pas. Mort venait de trancher le fil de ma vie, et pensait que mon âme n'était plus. Mais je me relevai, à la surprise générale. Je n'étais pas blessé, aussi étrange que cela puisse paraître. Destin ne comprenait pas, et l'esprit éthéré qu'était la Femme de l'Ombre non plus. La Pourfendeuse d'Âmes ne comprenait pas. Mais je savais. La lueur d'Espoir, si inoffensive, était une arme redoutable pour qui la comprenait. Et j'avais compris. Lorsque David me fit promettre, il plaça tous ses espoirs en moi. Et ces espoirs étaient plus forts que la mort.

    -C'est impossible !

    Destin était horrifié. Il écrivit à toute vitesse dans le Livre, et la Femme de l'Ombre me fonça dessus, épée prête à transpercer. Mais elle se heurta à un bouclier, qui s'illumina lorsqu'elle le heurta. Et malgré toutes ses tentatives, elle échoua. Puis, rassemblant la lumière, je formai une lame. Avec laquelle je détruisis non pas la Femme de l'Ombre, mais le sort qui la contraignait à obéir à Destin. Elle prit la fuite aussitôt libérée, murmurant un inaudible "merci".

    Le Livre regagna de lui-même son pupitre, tandis que Destin tentait de l'en empêcher.

    -Tes règles étaient claires. Quiconque parviendrait à déjouer les pièges du Livre pourrait posséder le pouvoir absolu.

    Je m'approchai du Livre. Des chaînes argentées apparurent autour de mes poignets, reliées au Livres. Je tirai dessus, elles se brisèrent. J'étais maintenant seul maître de mon Destin. Je réécrivis quelque chose. Avant d'ordonner ceci à Destin :

    -Crée un autre livre, vierge.

    Sans qu'il ne puisse contester, et contre sa volonté, le second livre fut créé.

    -Pourquoi ? Tu as déjà le pouvoir !

    -Mais j'ai fait une promesse. Vois-tu, tu as placé presque toute ta puissance dans cet artefact. Grave erreur.

    La Flamme de l’Immortalité, jusqu'alors à un autre endroit, apparut. Je pris le Livre du Destin, m'approchai du brasier. Destin tenta de m'en empêcher, mais il n'eut pas le temps de m'atteindre. Je jetai son pouvoir dans l'éternelle Flamme.


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    /!\ Ceci est la suite de « La Porte des épreuves » /!\

     

    Passer les épreuves ne fut pas une chose facile. Ce fut long, énervant, épuisant, et surtout, on a eu droit à une grosse surprise. Enfin, Kaos, lui, il semblait au courant. 7 épreuves. Presque une par clef. Si on comptait récupérer la Plume de la Fontaine et celle de la Flamme, ça en faisait neuf. Je priais fort pour que nous n’ayons pas une dernière épreuve. Heureusement, en passant la dernière porte, nous nous retrouvâmes dans la salle de départ, neuve, avec l’autel au centre. La pièce semblait encore plus mystérieuse à cette époque que lorsque nous y étions entrés la première fois.

     

    Je fis un rapide point sur les épreuves. Récupérer les plumes.  Retrouver la Clef de rubis, dans une salle remplie de Clefs semblables. Pas facile, surtout que la Clef n’émettait pas d’énergie. Et que les épreuves nous empêchaient de nous servir de nos pouvoirs. SURPRISE ! Vous êtes condamné à faire comme les mortels ! Puis, une fois la Clef récupérée, nous avons eu droit à une traversée du désert. Le plus sadique ? On revenait dans le temps, on oubliait les bébêtes qui avaient failli nous tuer à plusieurs reprises et surtout, on n’atteignait jamais la porte de la prochaine épreuve. Puis, par un heureux hasard, on avait réussi à passer. En même temps, Kaos avait tué les bébêtes des sables… Aussi, l’épreuve suivante fut de tout repos. Le but ? Émouvoir des statuts de pierre. Kaos avait essayé une musique triste (parce que le seul moyen qu’on avait, c’était encore de jouer au piano qui était là. En fait, c’était même précis, qu’il fallait jouer une musique), sans aucun résultat. Puis j’avais essayé autre chose, de complètement différent : Marcia Baila. Bizarrement, les statues s’étaient mises à danser. Et Kaos a boudé, vexé. Puis nous sommes arrivés dans une salle remplie de gaz soporifique. Et nous avions dû affronter nos pires cauchemars, seuls. Nous nous étions réveillés une fois le gaz dispersé. L’antépénultième épreuve, nous devions trouver la porte de l’épreuve qui suivait dans des ténèbres impénétrables. En fait, la sortie se trouvait juste à côté de l’entrée. J’étais légèrement dégoûté. Bon, j’ai un peu râlé. D’accord, j’ai carrément gueulé. Nous arrivâmes dans une salle, où nous fûmes confrontés à des illusions très saisissantes, visant sans doute à nous faire reculer pour nous perdre définitivement dans les précédentes ténèbres. Mais Kaos me poussa, ne se doutant sans doute pas de l’horreur que j’avais vécue. Un souvenir, vieux, m’était revenu en tête. Et m’avait serré le cœur. Quant à la dernière épreuve, je préférais l’oublier, j’avais perdu un pantalon à cause d’un fâcheux incident.

    Je demandais à Kaos :

    -Alors ça y est. N’est-ce pas ?

    -Oui. Nous touchons enfin au but.

    -Il nous manque toujours la dernière clef…

    -Non.

    Il se retourna vers moi et me fixa intensément.

    -Avance vers l’autel. Je vais t’expliquer.

    Je m’exécutai, me doutant de quelque chose.

    -La dernière clef est l’âme d’un allié, et l’Impératrice du Temps a pâli lorsque nous en sommes arrivés à l’évocation de l’utilisation de son sceptre pour ouvrir les Portes du Destin. Parce qu’elle a senti ce que tu n’as pas senti. Ce que j’ai senti mais que tu n’as pas senti.

    -Mince. J’pensais avoir été discret.

    -C’est pas le moment de plaisanter. Ce que tu n’as pas senti, c’est cette montée de puissance venant de toi. Tu es la dernière Clef du Destin, Shin !

    Je reculais, recevant un métaphorique coup au cœur. Je tapai contre l’autel, où Kaos avait disposé les Clefs déjà récupérées. Au moment où je mis ma main sur la table de pierre, une réaction s’enclencha. Le sol se mit à trembler. Je me retournai à temps pour voir des sortes de sphères de lumière s’échapper de chacune des clefs, les détruisant en même temps, exception faite pour le Sceptre du Temps, qui disparut. Il rejoignait sans doute sa maîtresse. Quant à moi… Ma main brilla, révélant les arcanes de lumière qui étaient déjà brièvement apparues plus tôt. Mon âme s’échappa, se transformant en une identique sphère de lumière. Je vis mon corps s’effacer, privé de lien à la vie. Je fus irrésistiblement attiré par l’une des encoches qui se situait au dessus de la Porte. J’eus le temps d’apercevoir un code s’afficher brièvement, et inconsciemment, je le retins. Puis, un ultime sursaut de lumière. Et ce fut le noir complet.

    Le noir. Toujours le noir. Seul mon corps m’était visible. Mais ce n’était pas un corps comme je l’aurais imaginé. Inutile de m’attarder dessus. Des lampes venaient de s’allumer, éclairant chacune des êtres. Quatre personnes, tout en blanc, si bien qu’il était impossible de distinguer précisément leurs visages. Comme s’ils portaient des masques. Face à elles, ce qui semblait être leur reflet, en noir. Je les entendais murmurer, et je devinais qu’un intense débat avait eu lieu. Puis l’un des êtres prit la parole :

    -Shin. Nous sommes tes ancêtres, et ceux des démons. Nous te confions une mission.

    -Pourquoi à moi ? Kaos est sûrement le mieux placé pour ça !

    -Non. Tu devras réécrire le Livre du Destin. C’est le seul moyen de préserver notre descendance.

    -Et si je refuse ? D’autant plus que je ne suis plus vivant.

    -Tu n’as pas le choix. Et tu n’es pas encore mort. Suis ta destinée, Shin !

    Ces derniers mots résonnèrent comme un écho dans ma tête. Je me réveillai, dans le corps que l’on m’avait créé. Je ne savais pas si j’avais rêvé, mais je n’en avais pas l’impression. Je faillis partir, mais une sorte de champ de force me retenait dans cette salle. Ok, j’étais surveillé. Je détestai avoir l’impression d’être un pantin. Mais n’ayant pas le choix, je m’avançais vers la porte, qui s’ouvrit. Laissant voir une sorte de pont au dessus du vide, avec une plateforme circulaire à son autre extrémité. Au centre de laquelle régnait le Livre de mon frère, posé sur un pupitre de bois noir, fermé. Une plume dorée et l’encrier qui lui correspondait étaient posés sur le même pupitre. Et entre la Livre et moi, une bataille. Kaos et moi avions été suivis par Bien et Mal. Et maintenant, Kaos les combattait. Je décidai de me faufiler, invisible, jusqu’au Livre. Je passai devant mes frères, trop occupés à combattre pour remarquer l’énergie dégagée par mon sort. Puis j’arrivai enfin vers le Livre. J’allais le toucher quand je fus brusquement repoussé par une vague d’énergie. Un mur d’ombre me barra la route vers le pont, me condamnant sur la plateforme circulaire. Une femme, ou plutôt une jeune fille ninja, habillée de violet et de nuances mauves, armée de griffes de métal et un foulard masquant son visage, retenu par un nœud qui lui formait une queue de cheval, apparut dans un nuage de fumée d’un mauve sombre. Elle prononça ses mots :

    -Bonjour. Je suis la Femme de l’Ombre, le plus puissant des esprits éthérés, oubliée depuis plusieurs siècles. Si tu veux réécrire ce Livre, tu devras combattre.

    Et le Livre s’éleva, le pupitre disparut pour se placer sur un balcon que je n’avais pas vu, ou Destin apparut en me regardant d’un regard empli d’une haine féroce. Je n’eus pas le temps de comprendre que le combat commençait.


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  • Certains auront déjà eu la question, mais je la repose ici. Et c'est aussi pour recueillir vos éventuelles réponses et/ou questions. (Les commentaires, ça peut être bien pratique quand même)

    Pour la suite, voulez-vous que je décrive les épreuves que devront traverser les deux dieux ? Tout en sachant que, parce que j'ai pas vraiment d'idées concernant lesdites épreuves, je passerai pas beaucoup de temps dessus ?

    A bientôt ^^


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    /!Ceci est la suite de « L’épreuve du feu »/!

     

    La Flamme s’était écartée.  Et je marchai à présent sur une grille métallique noire. Encerclé par le feu, qui m’avait ouvert un passage vers le centre même du cercle du brasier éternel, je cherchai à comprendre ce qui se passait. Kaos ne pouvait pas approcher. Les flammes semblaient entourées d’un champ de force impénétrable, même pour le dieu le plus puissant. Destin avait du mettre cette protection en place juste après avoir caché son Livre. Je décidai de me concentrer sur la Plume, que j’avais perdu de vue. Là ! Je tentai de l’attraper, mais elle m’échappait à chaque fois. Jusqu’à ce qu’enfin je l’attrape. Là, le temps se figea. Kaos pouvait bouger les yeux et donc suivre la scène, mais il était dans l’incapacité de parler et de bouger. Le feu éternel s’était lui aussi figé. La Plume de la Flamme brillait légèrement dans ma main. Puis, la lumière de la Plume s’intensifiant, le brasier éternel reprit ses mouvements. Et aussi, il se rapprochait de plus en plus du centre. Je tentai de m’échapper, avant de m’apercevoir que j’étais moi aussi immobilisé. La Flamme lécha mes habits très vite, les réduisant à l’état de cendres dorées, et commença à s’imprégner dans ma chair. Plusieurs questions revenaient sans cesse dans ma tête. La Flamme de l’Immortalité avait-elle vraiment la capacité de la donner ? Brûlait-elle les êtres qu’elle considérait comme impur ? Ou n’étaient-ce que de simples légendes ? Puis, sans prévenir, la Flamme s’éleva dans les airs, bien au dessus  de son foyer d’origine, laissant apparaître un escalier s’enfonçant vers l’inconnu. Entre-temps, je me rhabillai (la magie divine, qu’est-ce que c’était pratique quand-même !) et rejoignis mon frère, qui me prit dans ses bras, soulagé. Juste avant de me faire la leçon. Visiblement, tout allait bien. Pas de brûlures, pas de blessures, rien. Et visiblement, j’étais toujours pareil, sans immortalité complète.  D’une certaine manière, ça m’arrangeait. Je ne remarquai pas, à ce moment là, les arcanes de lumière qui étaient brièvement apparues sur ma main droite…

    Kaos s’approcha des marches qui descendaient. Je le suivis. C’était un tunnel sombre, qui nous mena dans un endroit bien étrange…

    *K*

    L’endroit était vraiment étrange.  On avait l’impression d’être dans une cathédrale dont on ne pouvait pas voir le plafond et dont les décors et meubles avaient disparu. Il n’y avait pas de colonnes dans cette salle, seulement des murs, qui semblaient anciens, au vu de la végétation qu’on entrevoyait. Car cette pièce était en pleine nature. Il s’agissait de ruines. Seul un autel, corrompu par le temps, trônait au centre de la pièce, juste devant une porte à double-battants immense. L’autel était large et fin, capable de contenir toutes les Clefs, mais lorsque je m’en approchai, il s’illumina d’une lueur bleue très distincte, puis disparut. Laissant place à une statue représentant un chevalier, debout, la lame droite, devant lui. La pointe touchait le sol, comme s’il semblait attendre en s’appuyant sur son épée. Il portait une cape. J’en déduisis donc que cette sculpture était la représentation d’un roi.

    Une inscription sur le socle disait ceci : « Toi qui pénètre cette pièce, traverse les âges, prouve ta valeur, et les Portes du Livre s’ouvriront à toi. »

    En lisant cette phrase à haute voix, pour tenter d’intéresser mon frère, qui parlait avec ses pieds, je sentis un changement. Puis il y eut un tremblement de terre, et les portes s’ouvrirent, laissant apparaître un passage tout en lumière blanche, rendant impossible toute identification du prochain lieu. Une phrase en lumière d’or était cependant apparue. « PROUVE TA VALEUR ». La Porte des épreuves venait de s'ouvrir.


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