• CHAPITRE 4 : TROP SUSPECT, A SURVEILLER.

    "Le cours se déroula dans la tension qu'imposait Flora. Ce type était décidément trop étrange, elle devait le surveiller. Trop beau, trop attirant, trop... TROP. Le mot qui lui convenait le mieux était sûrement celui-là. De plus, il était, comme le constata Flora, très difficile de se concentrer avec un tel être à côté de soi. Tout était déstabilisant chez lui. Et Flora n'aimait pas être déstabilisée. Le pire, c'était qu'ils devaient réaliser un travail par binôme. Ce qui signifiait donc le regarder. Pas très pratique ça... A croire que le Destin avait décidé de l'embêter aujourd'hui. Et puis, un homme qui avait pour nom David Mickelanje, comment ne pas penser au David de Michel-Ange ? Même prononciation, et beauté toute aussi semblable... Décidément, cela cachait quelque chose.

    David ne se doutait pas des tourments de l'âme de sa voisine de paillasse. Il la trouvait... Différente. Bien que son physique soit plutôt banal, il la trouvait attirante. Car différente. Jusqu'à présent, les réactions suscitées avaient toujours été les mêmes : les garçons le détestaient secrètement mais faisaient profil bas, et les filles se pâmaient devant lui. Mais pas elle. Il sentait une sorte de distance entre lui et elle. Comme si elle se méfiait de lui. Après tout, les proies ne sont-elles pas plus faciles à attraper avec un appât ? Il était déjà sorti avec quelques filles, mais ça n'avait jamais duré plus de deux semaines. Il n'arrivait pas à éprouver un amour véritable envers ces demoiselles. Pourtant, il sentait que Flora pouvait tout changer en lui. Serait-ce là un message d'Azraël, son père enchaîné ? Ou un simple caprice du Destin ? Il reçut un message sur son smartphone. Il le regarda discrètement. Il y aurait bientôt une réunion des Enfants d'Azraël. Il trouvait ça agaçant, ennuyant, mais il savait que le but était de trouver LA solution qui permettrait la libération de leur père.

    La fin du cours arriva. Flora sortit juste après David, restant cependant assez éloignée pour qu'elle ne se fasse pas repérer. Elle allait le suivre, pour tenter de découvrir quelques secrets. Il s’avéra qu'étrangement, elle ne dut pas emprunter de chemin différent que celui qu'elle empruntait pour se rendre chez elle. En fait, il était même identique. Flora se faisait discrète et David ne sembla pas la remarquer. il semblait préoccupé par quelque chose. Ils descendirent au même arrêt, empruntèrent les mêmes rues. La jeune fille se fit la réflexion qu'il était possible qu'il n'habite pas très loin de chez elle. Après tout, il y avait eu un déménagement au bout de la rue Lefebvre, où elle résidait. Elle le suivait à environ 50 mètres de distance. Puis soudain, il accéléra. Ils étaient dans une ruelle mal éclairée, très sombre et surtout, à un aspect peu engageant. Flora l'empruntait souvent, et nommait ladite ruelle "le passage secret". Car au fond, un espace assez étroit (environ 80 centimètres d'épaisseur) débouchait sur sa rue. David accéléra et emprunta le passage. Quand Flora passa à son tour dans la rue Lefebvre, il avait disparu. Comme s'il s'était évaporé. Or, elle aurait dû l'apercevoir. Ce passage se situait en plein milieu de la rue, et il les seules autres directions possibles étaient les deux extrémités de l'axe. 

    David avait accéléré, comme il le faisait toujours lorsqu'il s'apprêtait à passer de l'autre côté. Un rectangle se dessina devant lui une fois la ruelle passée. Les traits d'or marquait la Porte de la Mort. Il passa sans problème et fut aussitôt assailli par le froid désagréable de l'endroit. C'était car il n'était pas un mort qu'il ressentait ce froid. Mais il avait l'habitude. Il se dirigea vers le bâtiment blanc. Il tranchait avec le noir de la plaine craquelée et les nuages noirs aux teintes parfois bleutées. C'était toujours là qu'avait lieu la réunion.

    La jeune fille passa le seuil du portail. La rue Lefebvre était une rue assez étrange. En effet, plutôt que des habitations toutes collées les unes aux autres, les maisons étaient individuelles. C'était bien souvent de belles maisons. Les seuls qui faisaient exception étaient les maisons se situant à l'extrémité ouest de la rue. Elles menaient vers la ville. Les autres menaient vers le lac. C'était un magnifique paysage, liant les montagnes, la forêt, et la plaine en plus de l'étendue d'eau paisible. La forêt se situait sur le flan le plus éloigné de la montagne et progressait un peu plus chaque année vers l'étendue d'eau. La plaine, remplie d'herbes verdoyantes et de collines parsemées de fleurs, se situait juste devant le lac. Flora avait d'ailleurs planté un arbre, plus précisément un pommier, au sommet de la colline la plus proche. Elle s'y rendait pour lire, pendant l'été. La maison de la brune se situait justement près du lac. Et comme les nouveaux voisins se situaient encore un peu plus près du lac, à environ une dizaine de maisons plus loin, elle pourrait savoir si oui ou non David et elles habitaient la même rue. Elle allait le tenir à l'oeil. De très près. Très, très près."


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