• /!\Ceci est la suite de « Les Clefs de la Fontaine… »/!\

     

    Devant moi se tenaient trois piédestaux. Et là, l’enfer se déchaîna. Un puissant courant marin et des rayons de lumière aveuglante se dirigeaient contre moi. C’était puissant, très puissant. J’avançais tant bien que mal, vers le cercle du sol qui était légèrement surmonté. Je ne ressentais aucun effet particulièrement néfaste, et pourtant…

    Une fois le cercle atteint, tout s’arrêta. Je pris les objets, sans y faire attention. Je ne voulais pas m’attarder trop longtemps dans cette eau.

    Je remontais vers la surface, avec vigueur. Que c’était agréable de voir son corps à nouveau en état de marche correcte !

    Lorsque je ressortis enfin, je me rhabillais. Et Kaos arriva. Et il se mit à rire.

    *K*

    -HOUHOUHU ! HIHIHIHIHIHI ! HAHAHAHAHA !

    -Bon, ça va, qu’est-ce qui te fait rire comme ça ?

    Je créais un miroir à partir d’un peu d’eau. Et le visage décomposé de mon frère faillit me faire repartir dans une crise de fou-rire.

    *S*

    Impossible. Je savais que l’effet avait été puissant, mais à ce point ! Le miroir me renvoyait une image si peu probable que c’en était impossible. La puissance dégagée avait accéléré le pouvoir de rajeunissement de la Fontaine de Jouvence. Et l’avait amélioré, si je pouvais dire. Je me disais aussi que j’avais du mal à rentrer dans mes vêtements, que je flottais dedans. Ben forcément. Mon corps était devenu celui d’un bébé. Un joli petit bébé.

    -Je savais que j’aurais jamais dû faire le sale boulot.

    Heureusement, la magie n’empêchait pas un vieillissement du corps. Je me retrouvais donc avec le corps… D’un homme de 60 ans. Décidément, le sort s’acharnait contre moi…

    *K*

    Après ce joyeux intermède humoristique, je décidai de nous ramener dans la suite de Shin. Qui n’avait toujours pas une apparence normale. Mais nous reprîmes notre sérieux. Il ne manquait qu’un objet, le contraire de la Plume de la Fontaine. Tout allait se jouer dans le Haut Palais.

    -Nous touchons à la fin, Shin.

    -Pas sûr. Souviens-toi : Destin est très porté sur les protections de son Livre. Je ne serais pas étonné d’en avoir bravé au moins une. Et je ne serais pas étonné qu’il y en ait autant qu’il y a de clefs. Et il nous manque toujours la dernière clef.

    -Commençons par utiliser les clefs que l’on possède déjà. La dernière pourra attendre. Es-tu prêt à aller vers la Flamme ?

    -Comme disait une des âmes que j’ai eu, « alea jacta est », le sort en est jeté. Donc oui, je suis prêt. J’en ai plus que ras-le-bol de voir Bien et Mal au pouvoir. Ces tyrans méritent de subir un Châtiment digne de ce nom.

    -Alors allons-y. Tout va se jouer maintenant, je pense. Si nous atteignons la Flamme…

    -Alors on pourra atteindre le Livre.

    *S*

    Nous partîmes dans l’instant. J’avais pris soin d’utiliser un autre de mes passages secrets pour me rendre au Palais. L’empruntant assez souvent, je le savais sans araignées. Ces petites choses velues, avec des poils plein les pattes… Beurk. Rien que d’y penser, je frissonnai.

    Nous arrivâmes enfin à la porte souterraine. Je l’ouvris d’un simple contact de mes doigts sur la surface.

    Tout était vide dans le Bas Palais. Normal, les dieux de cette partie avaient été évacués. C’est au passage vers la partie haute que cela devint compliqué…

    En effet, les dieux étaient encore présents dans cette partie du palais. Aussi nous dûmes emprunter maints passages secrets, dont certains qui firent presque hurler de rage mon frère. (Il comprenait enfin pourquoi je disparaissais d’un seul coup sans laisser de traces. Ce qui était très embêtant quand on avait besoin de moi, selon lui)

    Nous arrivâmes enfin jusqu’au passage vers la Haut Palais. Mais vu les protections qu’il y avait, je décidai cette fois de passer à l’attaque. Je fis apparaître mon épée, une lame fine, effilée et tranchante. La garde d’or était sertie d’un rubis en forme de triangle inversé. La lame, d’un étal noir et froid, avait certains motifs rappelant mes attributs divins : Un triangle inversé, entouré de deux ailes provenant du dos d’un squelette habillé d’un manteau noir à capuche. Autrement dit, le triangle de l’existence et la mort. Car oui, si je suis le dieu des défunts et non le dieu de la mort, je suis bien à l’origine de l’allégorie de ma femme. Qui préfère s’habiller de voiles noires légèrement transparents. Par contre, la faux, elle est bien à elle. Ce truc à lame courbe, avec une tête de mort reliant la lame au manche… Effrayant. Une épée, c’est mieux.

    Les dieux ne s’attendaient pas à ce que je vienne les attaquer. Aussi n’eurent-ils pas le temps de réagir lorsque je les assommais. Des morts inutiles, je détestais ça.

    Nous pûmes ainsi arriver vers les appartements impériaux. Pas de passage secret cette fois. Kaos nous emmena au plus près possible de la Flamme grâce à sa maîtrise du vent. Mais nous n’étions encore qu’à l’étage du dessous. J’ignorais comment activer le mécanisme qui nous mènerait jusqu’aux bords du brasier éternel. Et Kaos aussi. Je commençais à perdre espoir lorsque…


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  •  

    /! Ceci est la suite de « Les Clefs du Destin. » /!

    -Écoute, Shin, j’ai pas de temps pour les plaisanteries.

    -Mais je plaisante pas ! J’ai inventé l’espionnage, il était donc normal que j’invente les passages et les lieux secrets ! Suis-moi.

    Mon frère me conduisit vers une partie reculée de sa suite. Puis, en appuyant sa main sur un mur, une trappe s’ouvrit.

    -Et voilà ! C’est la première partie du passage.

    Mon frère passa et je le suivis. Nous étions arrivés dans une pièce assez petite, sans pour autant être trop exigüe pour s’y sentir mal à l’aise.

    -Et ensuite, on va où ?

    *S*

    J’appuyai sur une dalle du sol de la pièce et une porte s’ouvrit, sans un grincement.

    -Par là.

    J’avançais dans le couloir qui s’ouvrait à nous. Personne n’y était passé depuis bien longtemps, au vu de la couche de poussière. Mais le pire arriva.

    -AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHH !

    Je me cachai instantanément derrière mon frère. Qui se demanda bien pourquoi je criais comme ça.

    *K*

    -Que se passe-t-il ? Demandai-je, affolé.

    -Là… Il y a une a… Une araignée.

    Il me pointa du doigt ladite bête. Vous voyez, dans les dessins animés, le bras qui tremblote fortement ? La même chose dans la réalité…

    -Tu te fous de moi, là ? L’araignée ne fait même pas un millimètre d’épaisseur.

    -Elle est énorme !

    J’écrasai l’araignée. Son âme allait de toute façon rejoindre Shin. Ou pas, je ne savais pas comment il fonctionnait.

    -Écoute, je vais projeter une immense flamme dans ce couloir pour être sûr de brûler toutes les araignées. Ça te va ?

    Il acquiesça. Une bonne chose de réglée.

    *S*

    Nous ne croisâmes pas, à mon grand soulagement, d’autres araignées. Nous continuâmes notre chemin jusqu’à un cul-de-sac.

    -Shin, c’est normal ?

    Je tapotai un endroit de la roche, puis regardai celle-ci.

    -Il n’y a personne.

    En réalité, deux trous s’étaient ouverts, me permettant ainsi d’espionner la Fontaine en toute sécurité. Je tirai une roche, ouvrant ainsi la porte de pierre. La Fontaine était devant nous.

    *K*

    « Incroyable » fut le seul mot qui me vint à l’esprit. Je ne m’étais jamais douté qu’il y avait un passage secret dans la roche de la Fontaine. Plus impressionnant encore, c’était le silence du mécanisme. Jamais un dieu n’avait créé une telle merveille. Lorsque nous sortîmes, la roche était déjà refermée. Comme si il n’y avait jamais eu de passage secret. L’eau lumineuse de la fontaine m’avait manqué. Cependant, je préférais que ce soit Shin qui s’y colle.

    -Vas chercher les clefs. Je vais voir s’il n’y en a pas une cachée en dehors de l’eau.

    -Comme d’hab’, c’est moi qui…

    Je n’entendis pas le reste de sa phrase, mais je pariai qu’il se plaignait.

    *S*

    -Comme d’hab’, c’est moi qui a droit au sale boulot… Pff ! Il a pas changé, lui…

    Je commençais à me dévêtir pour pouvoir entrer dans la Fontaine. C’était une chose importante. Par respect pour nos Ancêtres, je ne pouvais me permettre de rester habillé. Je ne devais faire qu’un avec l’eau. Et les habits étaient comme une barrière.

    J’avançai dans le lumineux liquide. Il était, comme à son habitude, à une température idéale. Immédiatement, mon corps commença à se revigorer. Certes, c’était très lent. Mais ça fonctionnait. Je commençai donc à nager, la tête sous l’eau, cherchant des puissances jusqu’ici inconnues. M’enfonçant plus loin dans les eaux, je remarquai quelque chose…

    *K*

    Rien, pas la moindre trace d’une énergie cachée. Je repassai donc près d’une roche quand soudain je ressentis cette étrange énergie. Cette onde fugace n’avait été émise que pendant un bref instant. Je cherchai donc. Je regardai à nouveau la roche. Puis je ressentis à nouveau cette puissance. Je fis donc plus attention aux détails de la paroi de pierre. Puis soudain, je la vis. La Plume de la Fontaine. Les reflets de l’eau sur la roche formaient une plume, visible uniquement d’un certain point de vue. Et il était impossible de la prendre sans la bonne perspective. Je tendis mes doigts vers le vide. Comme pour cueillir une fleur, je pris le délicat fragment d’aile. La plume ne se dessinait plus sur la roche.

    *S*

    Un truc était louche dans cette partie de la paroi. Je le savais, habitué que j’étais à trouver des passages secrets et à en créer. Mais là, c’était presque imperceptible. J’avançai donc ma main. Et la pierre céda le passage. La déferlante d’énergie soudain ressentie faillit me faire perdre conscience. J’avançai prudemment dans le couloir sous-marin. Jusqu’à trouver une salle, sous l’eau. Trois piédestaux se tenaient devant moi. Sur chacun d’entre eux, un objet.


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  • Chers lecteurs, nous allons momentanément faire une pause concernant la Vengeance.

    Vous voulez savoir d’où viennent nos ennemis, les Démons ? En fait, le début est légèrement différent…
    Il y a longtemps, le trou noir qui se fissura et qui donna naissance aux Êtres Lumineux donna aussi naissance à autre chose. Quelque chose de sombre. Et de vivant. Cinq êtres sombres, informes, dotés d’une volonté propre, naquirent en même temps que nos lointains ancêtres. Les Êtres Noirs, plus connus sous le nom de Démons. Ils étaient le contraire des Êtres Lumineux, mais nourris des mêmes intentions. Leur plus grande ambition était l’immortalité. Aussi, plutôt que d’attendre la mort de l’un des leurs, les Démons commencèrent à chercher. Comment, en effet, devenir immortel ? Ils déployèrent leur sombre magie. Bon, en même temps, des êtres sombres ne peuvent pas avoir une magie lumineuse qui vous dit « bonjour » dès que vous passez devant. 
    Leur magie plongea au plus profond d’eux-mêmes pour trouver une réponse satisfaisante. Et elle trouva. Diviser leur propre corps. Car l’immortalité consomme beaucoup d’énergie si vous tentez de l’acquérir par vos propres moyens, il vous faut impérativement vous diviser pour réduire ce coût en énergie. Plus il y aura de monde, moins votre pouvoir sera sollicité pour vous maintenir en vie. Les Démons commencèrent donc. De cinq, ils passèrent à dix, puis vingt, puis quarante, etc… Jusqu’à obtenir le coût le moins faible en énergie. C'est-à-dire 655360 Démons. C’était autant que le nombre de dieux à l’époque. Car leur division avait été longue, très longue.
    Si les Démons avaient des terres, il s’agissait d’une immense forêt. Mais malheureusement, ils finirent par épuiser leurs ressources. Ils s’étaient construit une véritable fourmilière géante, où se retrouvaient les hauts dignitaires des Cinq Meutes. Car les Êtres Noirs avaient décidé de se séparer en groupes individuels, et comme ils n’étaient plus vraiment dans des corps individuels, ils n’étaient plus vraiment les Êtres Noirs. Ainsi, dans chaque meute, un membre fût nommé chef de Meute. Les cinq chefs gouvernaient la forêt. Mais bon, là, on s’en fout un peu. Le plus intéressant arrivera avec la Guerre des Territoires. Comme je le disais, ils avaient épuisés les ressources de leur forêt. Qu’on nommait Forêt Noire, ce qui donna le nom à ce délicieux gâteau. Mais je m’égare, là. Ils partirent à la conquête de nouvelles terres, empiétant sur nos terres. Ainsi débuta la guerre. Les dieux se battaient pour garder leurs terres, les Démons pour se les approprier. Cette guerre dura longtemps, très longtemps. Environ 5000 ans. Mais si les Meutes étaient puissantes, les dieux avaient la chance de bénéficier d’une puissance légèrement plus élevée. Je sais pas qui est l’imbécile qui a dit « diviser pour mieux régner », mais il s’est trompé, contrairement à celui qui a dit « l’union fait la force ». Cependant, Lumière, qui gouvernait déjà malgré la perte douloureuse de son frère (mon oncle, en toute logique), décida qu’il était injuste de priver les Démons de terres qui pourraient leur être utile. Ainsi, il traça dans le ciel une ligne de lumière, que l’on nomme aujourd’hui la Voie Lactée. Elle est la limite entre nos terres et celles de nos vieux ennemis. 
    Personnellement, je pense que j’aurais purement et simplement fait des accords commerciaux avec les Démons. Mais bon, j’étais pas encore né à ce moment là. Destin avait 1500 ans, ses pouvoirs concernant le Destin étaient peu développés. Kaos avait mille ans de moins. Ils étaient encore jeunes. Ben ouais, pour nous, un dieu est considéré comme adulte à partir de 2000 ans. Même si à cent ans notre apparence cesse d’évoluer pour vieillir lentement. Par « cesse d’évoluer », j’entends qu’après, il n’est plus possible de retrouver son apparence d’origine (en clair, on est obligé de revenir à une apparence de jeune adulte). Bref. Vous savez ce que vous vouliez savoir.


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  • /! Ceci est la suite de « L’Impératrice du Temps… » /!

     

    Lorsque Kaos mit enfin un pied sur la plateforme, l’Impératrice nous demanda de nous suivre. Nous étions dans son Palais. Si on pouvait appeler ça un palais. Il n’y avait pas de murs. Tout était composé de plateformes de cristal bleu servant de sols. Y compris pour les marches. Nous étions dans le vide le plus complet. Pas un meuble. Pas un autre être vivant. Pas même le moindre soutien. Les plaques de saphir flottaient, toutes parallèles. Certaines étaient plus hautes, d’autres plus basses. Les marches étaient de plus petites plaques qui montaient ou descendaient. C’était étrange. On pouvait voir l’intégralité de l’endroit d’un seul regard. Pour seul décor, des colonnes d’eau, qui tombaient à côté des plateformes. Certaines tombaient sur une plaque, située plus ou moins en hauteur. Là, elles se divisaient en plusieurs filets aqueux ou, au contraire, se réunissaient en un pilier de liquide. C’était un spectacle fascinant. Je m’arrêtais un instant à contempler cette eau qui chutait, encore et toujours. Puis je rejoins mon frère. Et pour changer, j’arrivai en retard. L’Impératrice avait décidé d’attendre.

    -Bien, puisque tout le monde est là… Bienvenue en ma demeure. Ces cascades que vous pouvez voir autour de mon Palais ne sont qu’un seul et même fleuve, le Temps. C’est aussi le nom de mon Palais. En quoi puis-je vous aider ?

                                                                                                     *K*           

    -Nous aimerions… vous emprunter votre sceptre.

    -Mon sceptre ? Et puis quoi encore ! Jamais.

    Je me doutai qu’elle refuserait. C’était un sceptre de pierre grise, légèrement bleutée. En son sommet se situait un cristal bleu illuminé d’une vive lueur. Toute aussi bleue. Sur ce cristal, ou dans ce cristal, était gravé un étrange symbole. Qui se dessinait sur la robe de l’Impératrice. Un huit couché. Cependant, des sortes de vagues semblaient dessinées dans les boucles. En voyant le huit se relever, cela me sauta aux yeux. Du sable. Le symbole de l’infini était non pas un huit couché, mais un sablier tombé. Cela symbolisait l’écoulement infini du Temps.

    -Nous avons besoin de votre sceptre pour espérer réécrire le Livre du Destin.

    L’Impératrice pâlit. Puis elle s’assit sur son Trône. Point d’or en ce lieu. Uniquement des pierres ou des cristaux bleutés et bleus.

    *S*

    -Ouais, enfin, c’est surtout lui qui veut réécrire le Livre de mon frère, hein. Moi, je m’en fiche un peu.

    -Vous êtes les frères de Destin, n’est-ce pas ?

    -Ouais. Moi c’est Shin, lui c’est Kaos. Les deux autres, ils réfléchissent à comment se battre contre un absent.

    Elle répondit par une énigme :

    -Dans les eaux du passé, dans le feu du futur, deux ailes se sont perdues. Un élixir d’esprit, un astre endormi, cachèrent la couronne de l’avenir. Une clef de rubis, une étincelle égarée, protègent l’âme d’un allié. Un cœur de lumière, lié à un sceptre intemporel. N’oublie pas la lueur, elle joue en ta faveur.

    -Ok. Et en divin, ça donne quoi ?

    -Shin ! Elle vient d’énumérer les clefs pour accéder au Livre !

    -Ah ok. Et elle pouvait pas dire carrément ce que c’était ?

    L’Impératrice prit la parole, coupant court le blâme de Kaos.

    -Jeunes dieux. Si Destin ne vous a pas retenu, c’est qu’il a confiance en vous. Je vous confie mon bien le plus précieux, la quasi-totalité de mes pouvoirs. Faites bien attention à vous.

    Une vive lueur nous ramena dans ma suite. Le Sceptre du Temps flottait au centre de la pièce.

    *K*

    -C’est étrange. Elle a énuméré l’intégralité des clefs. Mais il devrait y en avoir une en moins.

    -C’est p’t’être pas une clef. Bon, t’as deviné ce que c’était ?

    -J’en ai une ou deux pour l’instant. Bon, on a le cœur de Lumière, le Sceptre du Temps, l’Etoile des Sommeils, la Clef de rubis, l’étincelle perdue de Vie et la Couronne de la Destinée. Il nous manque quoi ?

    -Déjà, les eaux du passé, je pense à la Fontaine.

    -Oui, pas bête. Mais elle est en territoire ennemi…

    -Crois-moi, je connais un passage secret !


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  • /!\ Ceci est la suite de « Le retour d'un frère. »/!\
    Et maintenant, chers lecteurs, nous allons, si vous le voulez bien, passer un petit moment dans la tête de Kaos.

    Mes derniers mots avaient fait pâlir mon frère. Puis il me regarda et dit :
    -Approche deux secondes et montre ta tête.
    Je m’exécutai, méfiant. Il écarta quelques cheveux et prit la parole :
    -C’est bien ce que je pensais.
    -Quoi ?
    -T’as pris un choc sur la tête, c’est pour ça que tu tiens des propos incohérents.
    Je me dégageais en demandant à Shin de bien vouloir arrêter ses bêtises. En un langage un peu moins soutenu.

    Retour dans la tête de Shin. Vous verrez, après, j’aurais même plus besoin de le préciser tellement ça deviendra évident ! Ou pas… Bref, je vais raccourcir avec ***.
    -Kaos, tu sais très bien que rendre visite à l’Impératrice est IM-PO-SSIBLE ! Personne, même du temps de nos lointains ancêtres, n’est parvenu à atteindre son palais ou même à trouver un chemin pour y aller.
    -Pourtant, quelqu’un a réussi.
    -Ben tiens, et tant qu’on y est, les Démons sont de gentils petits toutous en fourrure blanche.
    ***
    -Reste borné. Je vais te prouver qu’on peut y arriver. Où est Destin ? J’ai deux mots à lui dire.
    -Si je me souviens bien, et si je regarde le plan, il est dans la Suite 6302.
    -Allons-y.
    Shin me conduisit, dans le sinistre calme du palais. Je songeai que ce palais, avant d’être attaqué, devait être un havre de paix pour les âmes y séjournant. Les goûts de Shin avaient étrangement décoré ce château. Tous les murs étaient blancs et dorés, ainsi que les lourdes colonnes. Au sol, une immense moquette de rubis s’étalait. Et quand je dis rubis, c’est rubis : pierre aux reflets de feu, transformé par notre magie en un tissu très agréable à la vue.
    Nous arrivâmes enfin dans la suite. Destin ouvrit la porte. Et je lui fonçai dessus.
    ***
    -Kaos ! 
    La première chose que fit mon frère fut de foncer sur mon autre frère et de lui donner un grand coup de poing dans la figure. Je décidai, m’ennuyant devant ce désolant spectacle, de parler à mes pieds.
    -Alors pied gauche, comment ça va ? Et vous, pied droit, quoi de neuf aujourd’hui ?
    Devant les regards interloqués de mes frères, qui s’étaient ressaisis, je ne répondis rien. Puis, pour casser ce moment d’intense solitude, je demandai :
    -Pourquoi t’as frappé Destin ? Nan, parce que si c’est sans raison, je veux le taper aussi.
    -Il savait tout ce qui allait se passer. Et il a rien fait.
    Destin se défendit :
    -J’ai tenté d’éviter ça. Mais le Livre a rejeté la réécriture. Je ne pouvais rien faire.
    -Mouais… J’ai un énorme doute là-dessus. Mais on a besoin de toi. Ou plutôt, de tes ailes.
    ***
    -Des ailes ? s’écria Shin, légèrement jaloux.
    -Plus précisément, les miennes, répondit Destin. Comment l’as-tu su, Kaos.
    -Une phrase, écrite sur cette liste, m’a mis sur la voix : « Les Ailes du Destin me portent au-delà des Âges… ». Tu as déjà réussi à La voir, n’est-ce pas ?
    -Oui. Je vois que je devrais mieux cacher mes affaires la prochaine fois… Bref. Y aller, c’est simple. En revenir, c’est plus compliqué. Pour la simple et bonne raison qu’elle peut te faire revenir à l’état de néant quand elle le souhaite. Et quand tu utiliseras, ou plutôt, quand vous utiliserez mes ailes… Prenez garde. Ne pas s’arrêter signifie mourir.
    -Ouais, bon, tu files tes ailes ou pas ? Moi, j’ai envie de voler !
    -Shin, soit sérieux… Pour un grand-père, la crise cardiaque, c’est vite arrivé !
    - Il n’a pas tort, p’tit frère.
    -Oh, bande de… Bande de trognons de pomme !
    ***
    Cette insulte fut la seule à venir à mon esprit. Et déclencha un fou-rire de la part de mes frères. Quand le calme revint enfin, Destin se décida enfin à nous donner ses ailes.
    -Envolez-vous dès que possible. Mais surtout, arrêtez-vous à temps.
    -T’inquiète, on va revenir !
    Apprendre à faire sortir les ailes ne fut pas une mince affaire. Il fallait y penser très fort. En réfléchissant beaucoup. Mis à part quelques rides en plus, rien ne se produisit pour moi. Je décidai d’user d’une autre méthode. Je fis le vide dans mon esprit, ne gardant que l’image d’un ange en tête. Puis cet ange pris mon corps. Et les ailes sortirent.
    ***
    Une fois les ailes de Shin sorties, nous prîmes notre envol. Les ailes semblaient être dirigées toutes seules. Elles nous amenèrent au dessus de la Fontaine de Jouvence. Avant de nous faire monter à la verticale. Nous suivions quelque chose que nos yeux ne pouvaient habituellement pas voir. Un fleuve qui coulait. Ou plutôt, une cascade. D’un bleu profond. Nous montions, encore et toujours plus haut. Jusqu’à ce qu’une sorte de plateforme de cristal bleu nous apparaisse. Je sentis que nous devions nous arrêter là. Mais nos ailes continuaient à monter, sans ralentir. Elles nous maîtrisaient. Mais Shin voulait voler de son propre chef. Aussi décida-t-il d’entamer un combat mental avec les ailes. Et il parvint à s’arrêter à Temps. Je suivis son exemple, et après un long moment, je finis par gagner. Puis je retombai dans le vide.
    ***
    Kaos tombait. Puis fut stoppé. Par une jeune fille tenant un étrange sceptre. Aussitôt, je m’inclinai. L’Impératrice attendait notre arrivée depuis… Oh, je dirais un bon quart d’heure.


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