• "Les deux adolescents étaient côte à côte au bord du lac. Entre chien et loup*. Bientôt, les étoiles seraient visibles.
    Ils avaient échangé des banalités. Ils n'avaient pas grand chose à se raconter, étant donné qu'ils se voyaient tous les jours ou presque. Et visiblement, les sentiments de Flora envers David avaient évolué. Ce jour là, après une énième chamaillerie infantile qui les faisait tant rire, la brune s'allongea à côté du blond. Il était lui aussi allongé. L'herbe était encore fraîche, mais rien de suffisamment froid pour ternir la douce chaleur qui enveloppait les lieux. Puis le jeune homme se pencha vers la jeune fille. Son air était grave.

    -Alors ? Tu sais maintenant ?
    -Je... Je ne sais pas, David.
    -Peut-être que si je t'aide un peu, tu sauras...
    Et David embrassa la jeune fille. Le reste de barrière mentale qui figeait les sentiments de la brune céda. Et là, elle sut enfin. Oui, elle l'aimait. Elle sentit son coeur battre plus fort, plus vite. Puis les lèvres de l'Enfant d'Azraël s'écartèrent des lèvres de la simple humaine.
    -Je confirme, ça m'a aidé.
    Et elle chuchota ces mots aux pouvoirs infinis dans l'oreille du beau jeune homme :
    -Je t'aime.

    A partir de ce moment là, les deux tourtereaux affichèrent leur amour en public. Une embrassade par ici, un câlin par là... Si les demoiselles (qui avaient officiellement créé le "fan-club de David Mickelanje") jalousaient Flora, les mâles de la classe s'en fichaient. Pour eux, ce n'était pas un problème, Flora ayant résisté aux charmes de l'enfant de la Mort pendant un long moment. 

    David avoua ceci, un jour qu'ils étaient au bord du lac :
    -Je n'ai jamais vraiment connu l'Amour. J'ai eu quelques petites amies, mais pas le sentiment qui allait avec. Aussi n'ai-je jamais embrassé quelqu'un d'autre avant toi.
    Flora n'avait pas eu de premier amour avant David. Et cet aveu lui fit prendre conscience que c'était le premier véritable amour du jeune homme.

    Mais ce bonheur n'allait pas durer. "Toutes les bonnes choses ont une fin", dit-on souvent. C'est sûrement vrai.

    Depuis le trône des cieux, l'Ange de la Création, aussi nommé Dieu par les mortels, observait la Terre. Il se souvint du jour où il avait joyeusement tué l'enfant d'Azraël et d'Eve. Quel bonheur il avait ressenti ce jour là ! Et après cet infanticide, il avait effacé la mémoire d'Eve, pour qu'elle tombe amoureuse d'Adam. Azraël, rongé par le chagrin, ne lui avait opposé aucune résistance. Mais il avait voulu humilier l'Ange de la Mort en faisant croire qu'il avait perdu la bataille. Puis il l'avait enchaîné dans une salle du château, le contraignant à la servitude éternelle.

    Mais la nouvelle que Dieu apprit ce jour là d'un de ses espions le mit en colère. L'Ange de l'amour, nommé Cupidon par les mortels, était espionné depuis des années. Il était, comme Azraël, un insoumis à sa volonté. Bref, il était un ennemi potentiel. Et l'espion lui apprit deux choses. D'un, la chose qui pouvait libérer Azraël était née. Ensuite, Azraël avait des enfants. L'heure était grave pour lui. Très grave..."

     

    *L'expression "entre chien et loup" signifie "à la tombée du jour", donc au crépuscule. Mais je suis pas sûr qu'on puisse l'utiliser directement comme je l'ai fait...


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  • "Les relations entre David et Flora se firent beaucoup plus chaleureuses suite à cette journée. Pendant les vacances, ils se rendirent à plusieurs reprises au lac. Mais Flora ignorait toujours ce qu'elle ressentait réellement pour le jeune homme. Le Destin était cruel. Si David souffrait de cette situation, il ne le montrait pas. A vrai dire, les deux adolescents se comportaient presque comme des frères et soeurs. Ils se chamaillaient pour des bêtises, rigolaient pour des bêtises... De vrais complices. Mais il y avait certaines réactions de l'Enfant d'Azraël qui montraient que ce n'était que "presque". Chaque jour son amour pour l'adolescente ne cessait de grandir. Et sa souffrance avec.

    Les cours reprirent, et très vite le beau blond et la brune devinrent inséparables. Ce qui provoquaient les foudres des demoiselles qui se pâmaient devant le jeune homme. Bientôt, Flora devint la cible de quolibets de plusieurs jeunes filles rendues complètement gaga devant David. La situation concernant le jeune homme était devenue plus détendue, les autres mâles ayant trouvé d'autres copines, situées dans d'autres lycées. David put ainsi se faire des amis, ce qui ne lui déplaisait pas.

    La ligne jaune fut franchie. Les femelles que l'enfant de l'Ange de la Mort délaissait s'en prirent physiquement à la brune qui lui avait ravi le coeur. Ce fut d'abord quelques bousculades. Puis ce devint plus grave. Flora refusait d'en parler à qui que ce soit, y compris au jeune homme. Mais les enfants des anges étaient loin d'être dupes. Aussi, un jour qu'ils étaient au bord du lac...
    -Dis-moi Flora... Tout se passe bien au lycée ?
    -Oui, pourquoi ? mentit la jeune fille.
    -Pour rien. Oublie.

    Et le lendemain, alors que la brune se faisait une fois de plus harceler...
    -Laissez-la.
    Le beau blond était intervenu. Une fois de plus, il lui sauvait la vie. Enfin, sa vie n'était pas vraiment en danger ce jour-là. Mais si cela avait empiré ?
    Les jeunes filles refusèrent d'arrêter. Mais le jeune homme était capable de se faire obéir autrement. Comme une voix d’outre-tombe, ses paroles s'élevèrent :
    -LAISSEZ-LA TRANQUILLE !
    L'ordre figea le sang des jeunes filles. Qui prirent la fuite la seconde d'après. David releva Flora, qui se blottit dans ses bras et pleura. Son calvaire était enfin terminé.

    A partir de ce jour-ci, les relations entre les deux adolescents se firent plus intimes. Jusqu'au jour où..."


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  • "Flora rejoignit David sur la colline. Il était assis, les deux bras sur ses genoux, et ses deux main se rejoignaient. Il regardait le lac, qui commençait à changer de couleur. En effet, le soleil commençait à se coucher, modifiant progressivement les couleurs de la nature. Le vert devint orangé, l'eau devenait noire avec des reflets de flammes. Les ombres se dessinaient sur le sol. Heureusement, la montagne n'était pas devant le soleil. Son ombre ne refroidissait donc pas les lieux, qui avaient été baignés toute la journée dans une douce chaleur. Une brise douce et chaleureuse se leva pour quelques secondes, soufflant dans les cheveux aux reflets dorés de l'Enfant d'un ange.

    Elle souffla aussi dans les cheveux de Flora. Les longs cheveux bruns de la jeune fille s'élevèrent et Flora dut retenir ses fils capillaires pour qu'ils ne lui viennent pas dans la figure. Elle regarda le jeune homme. Décidément, elle ne pouvait pas le nier, il était très beau. Elle s'assit à côté de lui, légèrement en retrait. Et elle l'observa. Il était immobile, et regardait le lac d'un oeil vide de toute émotion.
    -C'est ici que je viens pour oublier mes soucis.
    David ne répondit pas tout de suite. En fait, il répondit quelques minutes après. Flora s'était mise à regarder le lac elle aussi, et regardait les quelques vaguelettes que les vents provoquaient.
    -Je crois que ça fonctionne aussi pour moi. C'est si... envoûtant.
    -Oui.
    Et ce fut là leur seule conversation pendant plusieurs minutes.
    -Tu...
    -Tu...
    Ils étaient gênés d'avoir commencé en même temps. Puis David reprit :
    -Tu as décidé ?
    -Décidé quoi ?
    -Ce que tu pensais de ce que je t'ai dit.
    -En fait, je ne suis pas encore sûre. J'ai déjà du mal à intégrer le fait que
    -Le fait que nous existons réellement ,
    Une troisième voix s'était élevée. Une voix féminine. Flora et David sursautèrent.
    Puis le jeune homme prit la parole :
    -Aurore, t'exagères.
    -J'ai le droit de passer par l'autre côté pour venir prendre des nouvelles du neveu de mes enfants.
    -Tu ne fais pas les présentations ?
    Flora s'était sentie légèrement flouée, et elle n'aimait pas spécialement ça.
    -Désolé, je manque à tous mes devoirs. Flora, je te présente Aurore, ma soeur mariée. Aurore, voici Flora, une camarade de classe.
    Un éclair de malice passa dans les yeux bleus de ladite Aurore.
    -Seulement une camarade de classe ou un peu plus ?

    David devint cramoisi, et Flora commença à devenir écarlate. Aurore, quant à elle, ria de bon coeur.
    -En plein dans le mille ! David, je constate que c'est toujours aussi facile de lire dans tes sentiments.
    Le beau blond était toujours aussi cramoisi et regardait la belle rousse qui les avait rejoint.
    -Dites-moi, dit Flora, vous avez des enfants ?
    -Trois. Et un quatrième est en route, dit Aurore avec un grand sourire.
    -Dis-donc... tu serais pas devenu une poule ? parce qu'à la vitesse où tu les ponds, les gosses, on finira avec un élevage !, s'exclama le jeune homme.
    La brune intervint :
    -David, on parle pas comme ça d'une femme enceinte, dit-elle en riant.

    La discussion se poursuivit jusqu'au crépuscule. Jusqu'à ce que David dise, après quelques minutes de silence complet : 
    -Elle est au courant. Elle connaît le Secret.
    Aurore devint pâle.
    -J'espère que tu avais une très bonne raison pour lui révéler. Même mon mari ne le sait pas.
    -C'était un cas de force majeure, madame. S'il ne m'avait pas sauvé des griffes de ceux qui allaient me violer...
    -Je vois. 
    Elle s'adressa à David :
    -Je te soutiendrai toujours. Car crois-moi, ça t'apportera des problèmes.
    Et le jeune homme murmura, plus qu'il ne répondit :
    -Je sais. Merci.
    Puis la belle rousse s'en alla.

    Après une discussion tout aussi longue que la précédente, les deux adolescents finirent par se rendre compte que le soleil s'était couché. en fait, ce fut le froid qui commença à s'installa qui les alerta.
    David raccompagna celle que le Destin lui avait désigné jusque chez elle. Puis il rentra chez lui, le coeur beaucoup plus léger. Une discussion sans la distance que Flora avait imposé, c'était beaucoup, beaucoup mieux.

    La jeune fille, une fois chez elle, rassura ses parents en leur disant qu'elle avait discuté avec un voisin qui était aussi un de ses camarades de classe. Cela suffit à rassurer la mère, mais le père jeta un regard inquisiteur sur sa fille. En mettant ses mains dans ses poches, la brune constata que le beau blond avait laissé un papier. Un numéro était inscrit dessus. Quelques secondes suffirent à la jeune fille pour comprendre. Un numéro de téléphone."


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  • "Le message avait pris du temps à faire son chemin dans le cerveau de Flora.
    -Pardon ? J'ai rêvé ou t'as dis que tu m'aimais ?
    Cette réaction désarçonna complètement le jeune homme.
    -Ben... Comment dire...
    David commença à rougir.
    -C'est bon, j'ai compris, dit la jeune fille pour soulager le jeune homme.

    Le malaise qui pesait dans la pièce se fit plus intense encore. La jeune fille était gênée. Elle s'était tellement méfiée qu'elle n'avait pas remarqué les sentiments du beau blond à son égard. Et maintenant qu'elle y repensait elle remarquât que plusieurs des actes de David étaient pourtant des tentatives pour la séduire. Mais elle avait été sèche, imperméable à ces demandes. Elle se rendit compte qu'elle avait fait souffrir le jeune homme. Et ça, elle s'en voulait, car elle détestait faire du mal aux gens. Et en plus de tout cela, elle ne savait comment prendre cette déclaration.

    Le jeune homme comprit que Flora était face à des tourments importants. Il se doutait que sa déclaration était l'élément déclencheur de tout ça.
    -Je vais rentrer, dit-il.
    La brune, toujours aussi polie quoiqu'un peu déstabilisée, raccompagna l'enfant d'Azraël à sa porte. C'était la fin d'après-midi, et ses parents allaient bientôt rentrer.

    Sur le chemin du retour, le fils de l'Ange de la Mort était encore plus triste. En effet, il n'y a pas pire chose que de ne pas savoir ce que celle que vous aimez ressent à votre propos. Et si elle le rejetait ? Là, il savait que sa santé mentale se dégraderait en quelques instants. Mais si elle l'aimait, alors il serait enfin heureux.
    Lorsqu'il rentra chez lui, il monta directement dans sa chambre. Là, il s'allongea sur son lit et regarda le plafond, en proie aux même tourments que ceux qui agitaient sa bien-aimée. Puis, décidant de changer d'air, il se dirigea vers le lac.

    Flora regardait la rue, les yeux morts. Son esprit était ailleurs. Elle savait comment se changer les idées. Un moment à regarder le lac suffisait toujours à lui faire oublier ses soucis. Elle écrivit un mot à ses parents pour les prévenir, car la jeune fille savait que sa mère avait tendance à s'inquiéter pour rien.
    Lorsque la brune arriva au lac, elle vit le jeune homme assis sur la colline. Elle hésita entre le rejoindre et rentrer immédiatement chez elle. Puis elle décida."


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  • "David voyait que la jeune fille ne savait pas comment réagir face à son annonce. Il lui avait avoué son amour pour elle.
    Il était tombé amoureux deux semaines après sa rencontre avec Flora. Comment il le savait ? En fait, c'était très simple. Dans un premier temps, son coeur se mit à battre plus fort en permanence, comme s'il portait une douleur inqualifiable. Son coeur pesait lourd dans sa poitrine, était comme un fardeau. Puis il remarqua qu'en plus d'être lourd, son coeur s'accélérait lorsqu'il voyait la jeune fille. Et la tristesse de son organe vital, du muscle cardiaque se faisait plus grande. En même temps, une immense joie prenait son corps. 
    David crut d'abord à une maladie, mentale ou physique, et fit une petite recherche. il ne trouva rien. ce n'est que lorsqu'il croisât une de ses soeurs d'Azraël qu'il eut une réponse. En fait, la seule qui était déjà tombée amoureuse et qui aujourd'hui avait un mari et des enfants.
    -Toi, tu es amoureux. Je sais de quoi je parle, avait-elle dit.
    D’abord dans la négation la plus totale, il finit par se rendre à l'évidence. Lui, le jeune homme blond qui séduisait toutes les femmes, était tombé dans les pièges sentimentaux tendus par la seule fille qui résistait à ses charmes. Et chaque jour, lorsqu'il revoyait la brune, il voulait lui dire, mais non, son corps n'obéissait pas. Et il souffrait.

    Puis, alors qu'il se promenait dans la rue en souhaitant guetter celle qu'il aimait, il entendit un bruit provenant de la ruelle mal éclairée. Et c'est là qu'il vit Flora se faire agresser.
    Se fondant dans les ombres, il appela à lui l'Habit de Mort, une tenue de cérémonie des anctiens temps, habituellement utilisée lors des rituels sacrés rendant grâce à Azraël et qui était utilisée, au Moyen-Âge, pour user du Droit de Mort. C'était devenu une tradition plus qu'une chose nécessaire. Il constata, une fois habillé, que son bras droit était devenu comme celui d'un squelette. Un détail.

    Quelques jours après cette nuit fatidique, il s'était décidé à enfin tout dire à Flora. La jeune fille devait être mise au courant, d'autant plus qu'il l'avait impliquée involontairement dans le secret des Enfants d'Azraël. Ce fut la raison qui le poussa à se diriger vers la maison de celle que le Destin lui avait désigné."


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